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Dune et/vs Fondation?

Photo du rédacteur: Stevens AzimaStevens Azima

Le 9 septembre dernier, nous découvrions avec enchantement la bande-annonce de Dune, le nouveau film de Denis Villeneuve, qui sortira le 18 décembre dans les salles (si tout va bien d'ici là).


J'aborde enfin, sous l'ultime instigation d'une amie, le premier tome de la saga de Dune, qui s'empoussiérait sur mon étagère (faute de temps mais pas faute d'intérêt). Il faut bien se préparer. Mieux vaut tard que trop tard.


En attendant, je partage un retour sur le premier tome du Cycle de Fondation d'Isaac Asimov, un autre classique de science-fiction et l'une de mes sagas de science-fiction préférées.




Fondation (1951) est bien mon roman préféré dans l'univers d'Asimov, mais les autres tomes sont excellents aussi! Si on aime Game of Thrones ou Star Wars, on aimera Fondation. En fait, c'est infiniment meilleur.


Les sauts dans le temps, la chronologie qui s’étend sur plusieurs siècles (voir plusieurs millénaires), les dimensions sidérales de l’espace dans lequel se déroule l’histoire, les jeux de pouvoir, les manipulations, la profondeur des personnages, la finesse des raisonnements, l’humour, les analyses politiques en filigrane, la rigueur scientifique et en même temps le flou scientifique qui laisse place à de l’imagination (ce n’est pas du « hard science-fiction » à la Kim Stanley Robinson), le style et la qualité de la langue….tous les ingrédients sont là pour une lecture inoubliable et une œuvre qui continuera sans doute d’inspirer les auteurs de science-fiction dans plusieurs siècles encore, si notre Humanité décadente ne subit pas le même sort que l’Empire galactique…


On regrette seulement le manque de personnages féminins dans cette œuvre publiée en 1951, mais on se console en réalisant que l’auteur a su plus tard accorder plus de place à des personnages féminins forts et inoubliables dans ses œuvres.


Apple nous promet aussi, mais cette fois, une série entière consacrée à Fondation. La bande-annonce a été révélée le 22 juin dernier. La série est attendue en 2021.





Alors de quoi parle Fondation exactement? Je fournis ci-après un court résumé suivi d'un résumé plus détaillé. Le premier est sans divulgâcheur et peut se lire sans problème. Le second revient sur la composition du roman et en offre une présentation qui rentre un peu plus dans les détails.

 

Dans un avenir très éloigné (plus de 24 400 ans après JC), un empire galactique autocratique et très concentré continue de régner sur la Voie Lactée depuis la planète-capitale, Trantor. Établi vers 12500 après JC et issu de la colonisation de l’espace par les anciens habitants de la Terre (planète dont on a perdu les traces et qui n’est plus qu’un vague souvenir), l’empire a connu son apogée (militaire, technologique, scientifique) au début de ce 25ème millénaire de l’ère commune et depuis un déclin irréversible s’est amorcé sans qu’on en ait pleinement conscience ou sans qu’on le prenne au sérieux.


Un brillant scientifique du nom de Hari Seldon, fondateur très respecté de la psychohistoire (une science statistique permettant de prédire l’avenir sur le long terme, sous forme de probabilités, en se basant sur les grandes tendances historiques) surprend tout le monde en annonçant pouvoir démontrer que la décadence impériale a déjà commencé, ne peut plus être arrêtée et conduira à terme à la disparition de l’empire qui sera suivie de 30 000 ans de barbarie et de désorganisation. Il estime toutefois possible de ramener cette période de barbarie à seulement 1000 ans au lieu de 30 000, accélérant ainsi la résurgence d’un second empire galactique.


Son idée est de créer une institution appelée « Fondation » qui y veillera. A sa demande, lors d’un procès mémorable intenté par les autorités, sceptiques et ne voulant pas que ce genre de nouvelles s’ébruite, Seldon est exilé le plus loin possible de Trantor, dans la « Périphérie » de la galaxie, sur la planète Terminus. Seldon, déjà très avancé en âge, devra y établir sa Fondation dont la principale mission (officielle) sera de créer une encyclopédie galactique concentrant l’essentiel des connaissances accumulées pour éviter qu’elles disparaissent après la chute annoncée de l’empire.


L’ère de la Fondation vient de commencer. Ce roman suit sa montée en puissance et les différentes crises socio-politico-économiques majeures (appelées « crises Seldon ») auxquelles cette Fondation fera face dans cette frange oubliée où l’Empire, qui n’est déjà plus que l’ombre de ce qu’il a été par le passé, est presque totalement absent.

 

Le roman réunit cinq nouvelles (qui avaient été publiées séparément).


La première introduit les Psychohistoriens avec Seldon comme chef de file.


La deuxième nous montre les « Encyclopédistes », des décennies après la mort de Seldon, s’atteler à cette tâche prioritaire et noble qu’est la sauvegarde des connaissances de l’Humanité, en même temps que la Fondation fait face à sa première crise majeure (à la fois interne et externe) dans ce milieu hostile. Ils découvrent à leur grande déception, que le projet d’Encyclopédie n’était qu’un prétexte et que Seldon avait créé la Fondation pour une mission bien plus large : devenir l’Empire qui remplacera l’Empire Galactique décadente après sa chute définitive. Mais à l’issue de cette crise, c’est le jeune et très perspicace Salvor Hardin qui s’empara du pouvoir que détenaient les Encyclopédistes et devint le premier Maire de Terminus. C'est ainsi que débuta le temps des « Maires ».


Les deuxième nouvelle et la troisième achèvent d’asseoir le personnage de Hardin et montre l’efficacité de la solution pacifique qu’il a trouvée pour contrôler la région : partager avec les planètes voisines l’énergie atomique, dont seule la Fondation possède le secret dans ces contrées marginales, sous le couvert d’une religion créée de toutes pièces pour assagir des peuples devenus superstitieux et garantir qu’ils restent paisibles.


Mais cette solution, longtemps efficace (on fait des sauts de plusieurs décennies et les personnages des histoires précédentes deviennent les légendes ou les héros d’aujourd’hui), sera remise en cause par l’émergence d’une classe Marchande plus ou moins affiliée à la Fondation (quatrième et cinquième nouvelles).


Cette classe de Marchands ne jure que par le commerce, gagne en influence, échappe au contrôle de la Fondation et finit par instaurer, surtout avec l’intervention du personnage de Hobert Mallow, le commerce de l’énergie atomique mais aussi de toutes sortes de biens technologiques comme nouvelle méthode de contrôle pacifique des peuples voisins, désormais très dépendants de ces « importations ».


La progression tout au long de Fondation est proprement extraordinaire. A la domination par la connaissance, puis par la religion fait place une domination économique (par le commerce) de la Fondation sur les peuples voisins, même sur ceux qui étaient jadis les plus hostiles. Entre-temps on apprend vaguement l’existence d’une seconde Fondation prévue par Seldon et située à l’autre extrémité de la Galaxie…



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