La COVID-19 a mis les systèmes alimentaires à l'épreuve. Leur résilience a été testée. Les effets ont surtout été indirects. Les frontières fermées, le système alimentaire globalisé a dû courber l'échine tout en révélant au grand jour ses faiblesses, sa fragilité.
Paralèllement, les systèmes alimentaires localisés, d'abord hésitants, ont essayé de prendre le relais. Plus petits, plus connectés et plus flexibles, ils ont su s'adapter et innover pour répondre à une demande qui explosait alors que celle de la restauration (et parfois des supermarchés) chutait brutalement.
L'avenir de cette nouvelle demande de produits locaux est incertain. Survivra-t-elle à un "retour à la normale"? Les vieilles habitudes reprendront-elles le dessus? Les gouvernements continueront-ils de promouvoir l'achat local?
Quoi qu'il en soit, en matière de résilience alimentaire, cette pandémie a fourni des leçons qu'on ferait mieux de ne pas ignorer. Sans retourner à un localisme primaire et normatif (on lui préférera toujours un "localisme réflexif" qui reconnait les limites de l'alimentation locale), on doit redonner plus de place à la relocalisation des systèmes alimentaires, à la justice alimentaire, à l'autonomie alimentaire (pour reprendre les mots d'une amie et lectrice de ce blogue) et à la question de la souveraineté alimentaire dans les négociations internationales et dans les politiques alimentaires nationales.
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